Les premiers pas vers un vaccin contre le Pseudomonas aeruginosa

Quelque 40% des adultes atteints de mucoviscidose sont infectés de manière chronique par le Pseudomonas aeruginosa. Cela veut dire que cette bactérie doit être détectée dans près de la moitié des échantillons de mucus prélevés au cours d’une année. Le Pseudomonas peut gravement endommager les poumons des personnes atteintes de mucoviscidose. Idem pour celles qui possèdent un système immunitaire déficient. La bactérie est très difficile à combattre à cause de la résistance qu’elle développe contre les différents antibiotiques. Et même si le Pseudomonas semble avoir été éradiqué, s’il subsiste le moindre germe à l’intérieur des poumons, le Pseudomonas peut toujours réapparaître.

Des chercheurs de la West Virginia University aux États-Unis travaillent actuellement sur le développement d’un vaccin capable de prévenir l’apparition du Pseudomonas. Il a fallu beaucoup de travail préparatoire pour trouver le point faible de la bactérie. Tout comme l’organisme humain a besoin de fer pour fonctionner, le Pseudomonas a besoin de fer pour grandir. La bactérie dispose de différents mécanismes qui lui permettent de puiser du fer dans son environnement. Les chercheurs ont étudié ces mécanismes. Ils ont identifié différentes bactéries essentielles à ce processus. Ensuite, ils ont injecté de petits morceaux de ces protéines chez des souris. Ceci afin de provoquer une réaction immunitaire, un processus appelé immunisation. Il s’agit du mécanisme classique qui se cache derrière la vaccination. Après vaccination, les souris ont été infectées avec du Pseudomonas. Et grâce à l’immunisation par vaccin, le système immunitaire des souris a été capable de tuer 99,9% des bactéries.

Il faudra à présent optimaliser le vaccin pour parvenir à tuer toutes les bactéries en cas d’infection. Pour y parvenir, les chercheurs veulent combiner dans le vaccin plusieurs particules issues des différentes protéines impliquées dans l’absorption du fer. Mais le Pseudomonas parvient toujours à s’adapter très rapidement à son environnement. Et un vaccin qui immuniserait contre une seule protéine pourrait encourager le Pseudomonas à activer un autre mécanisme d’absorption du fer. Ce qui rendrait le vaccin sans effet à long terme. Les chercheurs veulent aussi expérimenter différentes méthodes d’administration du vaccin. Ils supposent que l’inhalation des petites particules de bactéries représenterait la méthode la plus efficace chez les personnes touchées par une infection pulmonaire. Ensuite, le vaccin devra encore être testé sur les personnes lors de tests cliniques.

Cet article est basé sur cette information parue sur le site américain CF News Today.